Cette année, kilomètres et grève de train obligent, je n’ai passé qu’une journée aux Assises du journalisme, à Tours. Mais ce fut une belle journée, bien dense.Premier atelier, sur le data journalisme. D’où viennent les données?
Une culture scientifique compte. Mais les scientifiques purs n’osent pas forcément se lancer dans le concret caché dans les données.
Le data journaliste est discret.
Le travail du data journaliste est d’interviewer les données, aussi concrètement que l’humain (réponse donnée par Sylvain Lapoix et dessin fait suite à une question d’étudiant offusqué par, selon lui, « l’absence de l’humain » dans les chiffres).
Les mines de données peuvent représenter un nouveau secteur industriel prometteur.
Et en conclusion, un dessin que j’ai déjà fait une année précédente, mais qui est toujours d’actualité.
Second atelier, sur la préservation et l’importance de la langue française. On fait des économies sur le dos des correcteurs, on va bientôt chercher à faire des économies sur le dos de la langue elle-même.
Troisième atelier, le média doit-il être une marque. Ou pas.
En résumé, et pour faire bref, c’est toujours une histoire d’argent.
L’après-midi, la première conférence était consacrée à l’argent dans le journalisme de sport. Et ça commence par la négociation des droits, la privatisation du bien commun qu’est l’événement sportif, etc.
Mais la négociation finit par échapper aux dirigeants du sport.
Vincent Duluc rappelle qu’il y a 45 journalistes à l’Equipe rien que pour le foot.
Florent Gautreau raconte ses Tours de France lorsqu’il travaillait encore à France Télévisions.
Question de vocabulaire: doit-on dire journaliste sportif, ou journaliste de sport?
Deuxième conférence de l’après-midi, sur la laïcité (j’avoue avoir zappé le début pour quelques délicieuses minutes de conversation avec Patrick Pelloux et Laure Colmant à la librairie).
Jean-François Kahn compare les nouvelles radicalités religieuses aux utopies d’antant.
Et un débat final de très haute tenue avec Patricia Loison, Edith Bouvier, Géraldine Poels de l’INA, Philippe Rochot, Olivier Poujade de France Inter et le photographe Christophe Stramba-Badiali.
Retour le soir même à Paris.