Le débat fait débat

Ce soir jeudi 27, Nicolas Sarkozy renoue avec un exercice qu’il goûte peu mais qu’il juge aujourd’hui nécessaire, la grand messe télévisée. La précédente date de huit mois.
On ne peut vraiment parler de débat, malgré la présence d’Yves Calvi, parce que la nature même de la production (par une société privée appartenant à un groupe ami du Président), de la diffusion (en simultané sur les deux chaînes, publique et privée, ayant la plus forte audience), de l’interview (eh oui, Jean-Pierre Pernaut en journaliste politique, ça plombe tout de suite), de la forme (Nicolas Sarkozy en professeur d’économie, il y a largement de quoi rire), et jusqu’au choix de la date (lendemain d’un sommet européen sans doute fortement dramatisé, et dix jours à peine après le succès incontestable de la primaire socialiste), en font plutôt un outil de propagande politique, à l’heure où le Président va annoncer, en pleine campagne pour sa réélection, tours de vis et hausses des taxes. Ceci explique sans doute pourquoi pour la première fois depuis qu’il est Président de la République on a pu le voir à deux ou trois reprises un dossier  à la main.
Le débat lui-même fait débat.
Sur TF1, le débat sera suivi de Master Chef. Tout un programme…

Parole de Président

De sources concordantes (je n’ai pas regardé, craignant d’être gagnée par l’ennui et la propagande propagande), l’émission de TF1 où se produisait le Président a été très décevante.
Mise en scène vieillotte (on sait qu’il aime avec nostalgie la télé période ORTF), émission longuette au-delà du raisonnable (plus de deux heures trente), journaliste complaisant (pour être charitable), panel endormi (ou asphyxié, car le Président a monopolisé la parole), sujets rebattus, l’émission avait paraît-il tout pour plaire.
Nicolas Sarkozy voit-il que ce qui pouvait marcher en campagne électorale (où l’on demande à un candidat d’être chanteur de charme) n’a plus rien à voir avec ce qu’il faut dire (et surtout faire) lorsque l’on est au pouvoir et que l’on doit aussi gérer?
Il semble bien que quelques points Pinocchio de plus sont venus s’inviter au non-spectacle.
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MàJ quasi immédiate en raison de l’actualité: audience en baisse.

Sarkozy invité toute une soirée sur TF1

En plein lancement de la campagne électorale pour les régionales, le Prez sera l’invité du journal télévisé de Laurence Ferrari, puis il s’installera dans le canapé de Jean-Pierre Pernaut (ou tout autre dispositif capable d’accueillir son séant) pour répondre aux questions que se posent ses communicants les Français.
Proposera-t-on à l’opposition une soirée identique?

Et pourquoi TF1 et pas France Télévisions?
En raison des relations familières amicales entre la tête de TF1 et celle de l’Etat?
En raison des relations exécrables peu amènes entre Arlette Chabot et Nicolas Sarkozy?
Ou simplement en application de la nouvelle loi sur le temps de parole, que piétinerait plus volontiers la chaîne privée que la chaîne publique?