Barre à tribord

Puisqu’il s’agit de montrer avant les élections qui est le maître à bord, on dit que le Président est à la barre et, faute de bosco, on envoie une moussaillonne un matelot clamer fièrement aux marins de SeaFrance… qu’en vertu de la loi, l’entreprise SNCF a des obligations de reconversion des salariés de sa filiale SeaFrance dans le groupe, et donc qu’on demande seulement l’application de ladite loi.
Quelle annonce de la part d’un gouvernement qui se dit responsable!
Cela donne un peu l’impression qu’à la tête de l’Etat on gouverne depuis cinq ans quatre ans et demi en se contentant de surfer chaque jour sur la vague qui vient, sans vouloir voir que la mer est démontée et sans savoir que babord c’est gauche et tribord c’est droite.

SCOP it on!

Si on avait dit en novembre à Thierry Mariani, ministre des Transports, et François Baroin, ministre des Finances, tous deux partisans pour SeaFrance en difficulté de solutions de restructuration capitalistique, que le Président de la République (un peu poussé à cela par le rejet par la commission européenne et le Tribunal de Commerce de toutes les solutions impliquant une aide directe de l’Etat) les amènerait dès les premiers jours de janvier à promouvoir une SCOP, c’est-à-dire la reprise de l’entreprise par ses salariés, qu’ils rejetaient catégoriquement il y a deux mois… et même il y a trois jours encore!
Mais il y a tout de même 850 emplois à sauver à la clef, et Nicolas Sarkozy, bien que pas encore candidat, ne pouvait laisser si belle occasion de dire qu’il soutient l’emploi en danger.

Merci à Arnaud Leparmentier pour l’idée de départ.

Accessoirement, je vous souhaite à tous une très belle année 2012.